Gratitude "to BKS & John Coltrane "
En hommage à BKS Iyengar, Guruji et à John Coltrane...
Fin d'une aventure, ( Un mois d'enseignement au centre Iyengar de Bruxelles )
Début d'une autre.
AUM, la syllabe universelle, magique, immédiate, mise au point de soi, synchronisation. Temps de s'accorder intérieurement à l'image d'un instrument de musique.
Avant tout je voudrais signer ma gratitude envers mes maîtres rééls, virtuels dont la présence m'ont toujours accompagnée pendant ce mois intense. Merci Willy Bok, merci Rita Poelvoerde, merci Guruji, Alexis, Zubin, Eyal, Carrie pour vos enseignements et votre présence... Merci de nous avoir fait confiance. Merci « mister « Patanjali, personnage mi-dieu, mi-homme, qui a ou n'a pas existé et dont les enseignements se transmettent depuis des millénaires. Enfin, « at least but not least » grand merci aux élèves qui ont parfois eu à faire face à mes doutes, mes hésitations. Merci à leur bienveillance qui nous a soulevé mutuellement et nous as aidé à donner plus de nous-mêmes. Merci Serap, ma compagne dont les critiques et les discussions m'ont portés plus loin.
Ce mois d'enseignement « intense » m'a beaucoup appris... Euphémisme. L'enseignement, le séquençage « d'un cours » ( je n'aime que peu cette expression ) est une chose délicate, fragile qui tel une partition de musique, peut être dissonante, harmonieuse, apaisante, lumineuse, spirituelle. L'enseignement nous rend « meilleur » dans notre pratique personnelle et vice et versa. L'un nourrissant l'autre dans un continuel jeu de va et vient. Que ce signifie ce terme de « meilleur », au-delà de la performance technique, je fais allusion à une sensibilité interne. Plus j'aiguise ma propre sensibilité intérieure pendant ma pratique et plus je vais être « sensible » aux autres. Que signifie être « sensible » aux autres, empathie... Dans le positionnement du corps d'une personne lors d'un asana ( posture ), percevoir intuitivement, de suite, sans mot, les qualités physiques, les manques, les besoins vers telle ou telle pratique. Perception immédiate, au-delà du corps, à travers celui-ci, les traumatismes physiques, l' enveloppe émotionnelle, le caractère et, l'âme d'une personne. C'est fulgurant et immédiat en quelques fragment de secondes... Je comprends maintenant et suis admiratif devant la force, l'intégrité, la profondeur sans limites de BKS Iyengar qui en un regard pouvait déceler les besoins fondamentaux d'une personne. Un grand yogi, c'est-à-dire un chaman, un devin, un médecin, un maître spirituel qui pouvait être sans merci avec véhémence parce qu'il est question ici de l'éveil d'une personne, de lui indiquer un réel chemin, exigeant, difficile.
L'art de la séquence est une poursuite de l'équilibre entre sa propre conception idéale et la réalité du moment, du jour, du niveau de pratique des participants. L'enseignement que j'ai reçu est une aide précieuse, une référence stable, dans cette recherche de l'équilibre entre idéal et réel. Exploration constante... Plus le nombre de participants est élevé et plus est élevé le risque d'une certaine frustration par rapport à son « idéal ». On devient plus technique, plus démonstratif et particulièrement lorsque le niveau général de pratique est bas. Ca demande de donner plus de soi, d'être plus attentif aux corrections et de ce fait d'être moins fluide dans la séquence. C'est gagné lorsque qu'il y a cette étincelle dans le regard d'un participant, moment furtif de l'apprentissage, de la révélation d'une réelle transmission. Quel cadeau, et de fait on se dit que la beauté de la partition de notre séquence qui se devait d'être idéal n'a plus aucune importance... Et puis il y a ces cours qui deviennent autre chose que des cours, une sorte d'état de grâce où tout est fluide, calme serein, profond. Séance d'où on sort avec comme une perception neuve sur l'environnement, les couleurs sont plus saturées, on a une sensation d'espace, de liberté incroyable. Et puis il a eu ces séances, où tout était exploration, parfois foireuse, risquée, on s'est planté on n'a réussi quelques trucs , astuces et c'est sans doute ces séances qui en apprennent le plus... Grand danger est celui de cet ego du prof, ce vampirisme de se nourrir de l'énergie des participants. Le tout est de savoir improviser, s'adapter en restant vigilant, sensible et démonstratif en se préservant de toute tentation de l'ego de se prendre pour « mister guru ». Equilibre, équilibre, équilibre....
J'ai le besoin, d'écouter, de réecouter et encore et encore savourer se morceau génialissime de « mister John Coltrane » qui avec son quartet a repris un grand classique de jazz.. Greensleeves... Retour continuel entre la mélodie de base, un peu kitch et tout en gardant le tempo l'improvisation incroyable de « Mister Coltrane » au saxo qui en devient une sorte d'incantation.
Merci.